NEUSS GREVENBROICHER ZEITUNG
L'ART VIENT DE L'HOMME
par H. B. , 1980
L’exposition Will Hall a été ouverte dans le Musée Clemens-Sels
Neuss. Lorsque les bombes des avions britanniques et américains tombèrent en 1943 sur les villes rhénanes, presque la totalité de l’œuvre initiale d’un artiste a été victime de la proie des flammes, auquel le musée Clemens Sels consacre une grande exposition : Will Hall (1897 – 1974). A partir de l’héritage de sa femme Madame Käthe Hall-Krieger, de la propriété de son ami Paul Loskill et de la collection des objets d’art de E. Geller Zaertling, la Directrice du musée, Madame Dr. Irmgard Feldhaus a réuni les œuvres de Hall pour présenter une rétrospective impressionnante (jusqu’au 30 mars).
Une circonstance particulièrement heureuse a été la participation de Paul Loskill à l’ouverture dans la porte supérieure. A partir d’une amitié de plus de 60 ans avec l’artiste il s’est introduit en connaissance de cause dans sa création. Will Hall voyait son activité toujours en relation avec l’homme : « L’art vient de l’homme et de son vécu de la création. » Dans une conception de ce genre qui est motivée dans les théories psychologiques de l’art de Theodor Lipps, les œuvres abstraites des années 20 deviennent compréhensibles.
Son œuvre principale « le chant des Cavaliers» de 1918 transpose un vécu acoustique en une « peinture absolue » de couleurs et de formes. Ses peintures abstraites développent dans leur restriction sur un inventaire de formes géométriques une grande dynamique qui se distingue nettement des constructions fraîches du Bauhaus de Kandinsky et de celles des constructivistes primitifs. Le rayonnement d’un Larianovs semble ici apparenté.
Dans toute période de création Hall refuse absolument de se laisser refouler dans un « courant ». Ce sont ses propres analyses avec l’art ancien et actuel, ainsi que également les dessins au charbon de la première époque, qui laissent entendre dans << la rue de Jülich >> de 1913 de l’expressionisme.
Après sa participation aux combats dans les pays baltes Will Hall a créé dans les années 20 un cycle avec des motifs de la Russie. Tous ces dessins au pastel ont été brûlés au cours des bombardements en 1943. Après la guerre l’artiste a créé de nouveau ce cycle de mémoire. Ce nouveau cycle est une partie essentielle de l’exposition à Neuss. On ne saurait ignorer l’impression globale de cette « série de peintures folkloriques ».
Pour beaucoup de gens les peintures sanguines et au charbon des années 1944 à 1946 ont réuni la plus grande maturité humaine et artistique. Il y représente de manière métaphorique l’avilissement de l’homme en temps de guerre. Le dessin de Hall qui a pour titre « le barbare est vaincu, chemin libre à la barbarie » (1946).
Ainsi que le fils de Hall, le Dr Götz Hall l’a indiqué, son père a appelé ce cycle «le regard déifié ». Ce sont des travaux de résignation et de désillusions humaines; on y trouve également l’aversion de l’opportunisme de nombreux artistes de l’après-guerre qui se sont essayés dans l’art abstrait.
Le cycle « le coup d’œil déifié » montre un grand intérêt à l’homme. Will Hall considérait que son travail était religieux, même s’il se réservait des opinions propres de libre penseur et qu’il n’était pas lié sur le plan confessionnel. Son travail avec François d’Assise, des philosophes de l’Est tels que Lao Tse ou Buda et avec les vieux mystiques tels que Jakob Böhme a approfondi son art. Au-delà d’un art rationnel, il a créé un art transcendantal qui se dégage heureusement de maints arts d’aujourd’hui.
Comme absence de cette rétrospective dans le musée Clemens Sels il faudrait signaler celle des œuvres de la dernière période de création, Loskill nomme ses travaux des œuvres d’une « clarté pointue ». De même il ne semblait pas possible d’exposer les innombrables portraits privés des années 20 en face des œuvres d’une période ultérieure. Ils auraient presque complété la première exposition des œuvres de Will Hall après la guerre.
h.b.